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Débat : Que signifie "libriste" ?

3 participants

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Débat : Que signifie "libriste" ? Empty Débat : Que signifie "libriste" ?

Message par shokin Lun 29 Oct 2012 - 11:39

Salut à toutes et à tous,

On entend de plus en plus parler de logiciels libres, de Creative Commons, de Linux. Cet univers serait plus libre, voire gratuit. Et oui, il y a cette distinction que l'on fait en français grâce aux deux distincts mots libre et gratuit, mais qui peut porter à confusion en anglais avec le mot free (et aussi en allemand avec le mot frei). Ce sont deux mots aux significations diférentes. Nous n'allons pas discuter de la différence entre les deux. L'adjectif qualificatif gratuit, dans le jargon économique, signifie non-payant (peu importent les clauses qui peuvent se cacher dans l'éventuel contrat...). C'est l'adjectif libre dont nous allons tracer la voie. Et quand je dis nous, c'est vous aussi. Une figure de style sans interlocuteur (récepteur, destinataire) est un processus interrompu.

Une pomme se croque, un fichier se copie :

Les libristes, les partisans du libre, se distancient très majoritairement du propriétaire, qu'ils appellent, non sans raison, le privateur, qualificatif qu'ils emploient notamment dans l'expression les logiciels privateurs. A la base, pour simplifier, on se disait que propriétaire était synonyme de payant. Tu veux une pomme, tu dois la payer. On peut déjà remettre en question ce modèle, mais là n'est pas le sujet. Tu vas tout de suite croquer dans la pomme, et tu en jetteras le trognon dans la nature. Bonne digestion. Il n'en va pas de même pour un fichier, encore moins pour un logiciel. Lorsque tu utilises un fichier ou un logiciel, celui-ci reste intact. Enfin... s'il disjoncte, ce n'est pas dû à l'utilisation simplement. Un fichier ou un logiciel malveillant est venu infecter ton corps plein d'octets, ou alors le logiciel était mal c**çu. Voilà la distinction entre la pomme - la vraie, le fruit ! - et le fichier ou le logiciel : les personnes qui veulent manger des pommes auront besoin d'autres pommes car tu auras déjà mangé la tienne, tellement tu avais faim ; les personnes qui veulent utiliser ton logiciel pourron l'utiliser après toi, ou pourront le copier. Et ça, l'industrie s'en est aperçue, que ça ne lui a guère plu : allez ! je te passe le logiciel ou le fichier, et tu fais passer - c'était du pire-tout-pire. Elle a pris des mesures pour rendre l'usage un peu plus exclusif : les DRM.

La technique au service du droit, mais pas de la liberté :

Que sont les DRM ? Les Digital Right Management sont appelé la gestion des droits numériques (GDN) en français. Mais, comme pour divers autres mots et acronymes, on a préféré filer à l'anglaise. Les DRM sont des mesures techniques pour "faire respecter" certaines clauses du contrat (souvent abrégées à la française : les CGU, Conditions Générales d'Utilsiation, pas la CGT). Par exemple, quand tu achetais le disque pour installer Windows7 ou Microsoft, non seulement tu devais le payer, mais - en plus ! - tu avais une limite du nombre de fois que tu pouvais l'installer. Et si tu arrivais à cracker (ça c'est pour les pros du hacking en informatique), tu entrais dans l'illégalité. Voilà pourquoi les libristes appellent ces logiciels des logiciels privateurs. Citons d'autres DRM : les mots de passe pour accéder à un fichier, les fichiers qui ne peuvent être téléchargés que par des membres payants (ou simplement inscrits), les fichiers "en lecture seule", etc. Alors ils ont développé des logiciels libres, non seulement pour eux, mais aussi pour les autres personnes, qui ne s'y connaissent pas en informatique (surtout en bidouillage). Citons ceux dont on parle le plus : Richard Stallman et Linus Torvalds. Cela dit, il y a plein d'autres personnes qui ont oeuvré, oeuvrent et oeuvreront pour le développement du libre, des logiciels libres.

Qu'est-ce qu'un logiciel libre ? La définition se résume en quatre libertés :

la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages ;
la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter à ses besoins ;
la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies) ;
la liberté d'améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.

Source : Wikipedia.Org CC-BY-SA

Vous vous demandez peut-être ce que signife CC-BY-SA. Nous allons justement en toucher un mot. C'est une des composantes des débats entre libristes.

Nous avons alors une définition claire de ce qu'est un logiciel libre. Il doit autoriser au moins ces quatre libertés.

Le domaine public, une affaire privée :

Qu'en est-il du partage du simple fichier (qui n'est pas un logiciel) ? Actuellement, on dit qu'une oeuvre - c'était surtout pour les oeuvres matérielles - entre dans le domaine public 70 ans après la mort de son créateur (ou du dernier de ses créateurs). Cette durée était plus courte quand on relit l'histoire du droit d'auteur et l'industrie voudrait bien encore augmenter cette période. Elle craint qu'il y ait suffisamment d'oeuvres (de toutes sortes, dans tous les domaines) dans le domaine public pour que les citoyennes et citoyens puissent se passer de l'industrie. Elle craint une certaine auto-suffisance, rendue possible par la durabilité des biens. Par conséquent, elle cherche à créer de l'obsolescence, technique (les DRM) ou juridiques (les clauses restrictives). C'est ce qu'on appelle l'obsolesence programmée. Vous pouvez déjà vous faire une idée de l'écart entre libristes et privateurs, mais là n'est pas le débat.

Rival ou viral ?

Un avocat états-unien, Lawrence Lessig, a créé les licences Creative Commons. Un créateur peut utiliser une licence Creative Commons qui, en elle-même, donne le droit aux utilisateurs d'utiliser cette oeuvre, de la partager, de la copier, de la diffuser. Ces licences Creative Commons ont surtout été créées pour s'adapter à la réalité numérique. Qu'est-ce que la réalité numérique ? Lawrence Lessig a repris certaines notions d'économie, notamment la distinction entre bien rival et bien anti-rival. Un bien rival est un bien que tu perds autant que tu le donnes. Les biens matériels entre très majoritairement dans cet ensemble. Un bien anti-rival, au contraire, est un bien que tu gardes quand tu le donnes. On dit alors que tu le partages. Les informations, les idées, les savoirs entrent très clairement dans cette catégorie. Et les fichiers et logiciels ? Et bien... ils sont particuliers : ce sont des biens rivaux car un fichier, surtout sur un support matériel (donc rival), se transmet, se fait déplacer. Mais ils ont tout du bien anti-rival car ils sont aisément copiables et à discrétion ! Cela n'a pas non plus plus à l'industrie, notamment pour les fichiers musicaux et les films, que l'on doit prendre le temps de "consommer" pour en jouir, contrairement à une image, si rapidement appréciable. Elle a donc créé de l'obsolescence juridique (les clauses privatrices) et techniques (DRM : du streaming qu'on ne peut - théoriquement - pas télécharger, par exemple). Et les libristes dans tout ça ?

La liberté ou la mort :

Les libristes ne sont pas fans de l'obsolescence artificielle (programmée), souvent par idéologie du libre partage : démocratiser l'accès aux outils et le droit à leur utilisation, notamment pour favoriser les contextes (auto-)didactiques mais aussi l'autonomie de tout un chacun. Il y a donc une certaine réticence au privateur et une adulation du libre partage : poser le moins d'interdiction et d'obligations, de telle manière à ce que chaque personne puisse devenir et rester libre autant qu'elle le souhaite. Les libristes "extrêmes" sont ceux qui refusent toute restriction des droits. D'autres libristes sont plus modérés, qui autorisent ces restrictions des droits et libertés. Vous me demanderez alors : Ce sont vraiment des libristes ? Je vous répondrai : Attention, vous risquez de devenir extrêmes libristes. Mais pourquoi tolérer la restriction de la liberté ?

Copie parfaite ! Même la licence ?

Cette distinction entre libristes vient du statut de la copie : un fichier est si facilement copiable, tout comme un logiciel (sans DRM). Sous quelle licence sont les copies ? Sous la même licence que l'originale ? Cela dépend de la licence. Il existe plusieurs licences Creative Commons - auxquelles on peut encore rajouter la licence Art Libre - comme il existe plusieurs licences pour les logiciels libres. La copie, modifiée ou non, d'un fichier sous une des licences Creative Commons contenant la clause SA (share-alike) est automatiquement sous la même licence que l'originale. Au contraire, une copie d'un fichier sous une des licences Creative Commons ne contenant pas cette clause (notamment un fichier sous la licence CC0, par laquelle le créateur met son oeuvre dans le domaine public) pourra être mis sous n'importe quelle licence compatible. Idem pour un logiciel libre : le code source d'un logiciel libre sous la licence GPL n'a pas le droit d'être utilisé pour créer un logiciel propriétaire, contrairement au code source d'un logiciel libre sous la licence BSD, bien plus permissive.

La liberté de restreindre la liberté ou prisonnière d'elle-même ?

En résumé, les extrêmes-libristes n'acceptent pas qu'une oeuvre ou un code source puisse se rapprocher du privateur. Sur le plan idéologique, les clauses NC (pas d'usage comercial), ND (interdiction de copies différentes de l'oeuvre) et SA limitent la liberté des usagers, et la licence BSD permet à du code source libre de devenir propriétaire. Ces types de licences sont, pour les libristes extrêmes, un danger à la liberté. De l'autre côté, les libristes "modérés" voient aussi un danger pour la liberté dans le rejet voire l'interdiction des licences ne correspondant pas à la totale liberté : celui de n'autoriser qu'une licence, ou le totalitarisme de la liberté, et de manière plus réaliste, la perte de diversité, laquelle est un des piliers de la liberté. S'il n'y a plus qu'une licence, la licence restante n'est pas prise par liberté, mais par obligation. On retrouvait le même débat dans cette article, dans lequel on évoquait cependant la disparition de la clause NC (pas d'usage commercial). Réduire le nombre de licences à choix réduit l'adaptabilité juridique, éthique et comportementale des êtres vivants. Il convient toutefois de différencier le débat entre CC-BY-SA et CC0 de celui entre GPL et BSD. Dans le premier, c'est du produit fini même qu'il s'agit alors que, dans le deuxième, il s'agit du code source (ou même d'une partie du code source).

Et vous, quel libriste êtes-vous ?

Que pensez-vous de la liberté de créer une copie d'un fichier et de mettre celle-ci sous une autre licence compatible ?
Si vous créez des fichiers musicaux ou des images, les mettriez-vous sous une licence Creative Commons ou Art Libre ?
En autoriseriez-vous l'usage commercial ? Autoriseriez-vous la production de copies modifiées ?
Si des personnes copient votre fichier, votre oeuvre, ressentez-vous cela comme du vol ou comme un compliment ?
Créeriez-vous des arts pour en vivre ou pour les partager ?
Et que pensez-vous du libre partage hors du monde numérique ?
Est-ce que le droit sert à restreindre les libertés ?
Aimez-vous créer du hasard, créer de la liberté ?
Sommes-nous libres ?

Question Un fichier aime être cloné. Mais mangeriez-vous d'une pomme d'or généreusement mutinée ? Question


Dernière édition par shokin le Mar 30 Oct 2012 - 1:37, édité 1 fois
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Message par Zeitoon Lun 29 Oct 2012 - 13:48

Joli débat !
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Message par Freyja Lun 29 Oct 2012 - 13:59

Personnellement je suis assez pour qu'un auteur définisse comment ses créations doivent être consommées (oui car il s'agit bien de ça).

Je ne suis pas libertaire.

Je ne suis pas d'accord sur le fait de penser que NC restreint la liberté de utilisateurs mais je pense qu'elle restreint plutôt les abuseurs.

Étant moi-même contributeur de logiciels libres (voire même de copyleft !), si je décide de donner un code, je ne suis pas d'accord que quelqu'un d'autre s'approprie ce code pour le vendre sans autres formes de procès. Si je crée du code, c'est pour la communauté, pas pour qu'un rapace se l'approprie.

Je pense aussi qu'il faut toujours préciser la source ou l'auteur.
On peut copier, ce n'est pas un soucis, mais dans le respect de l'auteur, cela me semble un minimum.
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